Au 17ème, deux imposants reliquaires des saints Faustin, Placide, Libéral, Victorin avaient été obtenus de Rome par l'Evêque de Bayeux. La révolution puis les destructions de 1944 vont modifier les lieux, détruisant toiture, vitraux. L'église deviendra alors un vaste chantier pour sa remise en état.
Amis visiteurs passant la grille d'entrée, regardez au-dessus du porche la statue de la vierge avec à ses pieds une reproduction du théâtre « Hébertot » de Paris. Ceci expliquant cela, il faut savoir qu'un généreux mécène Jacques Hébertot, de son nom de scène, a contribué à la restauration de l'église dans les années 50. Jacques Daviel de sa véritable identité avait noué des liens avec la commune d'Amayé, c'est ce qui motivera son engagement à aider financièrement à la restauration.
Sous le porche, accroché au mur un beau christ en bois du 17ème. Depuis une centaine d'années, il a été retiré d'un arbre du cimetière, pour être sauvegardé.
La nef avec ses vitraux est ainsi devenue le sanctuaire des Saints Normands notamment ceux du Calvados. Ils ont tous été réalisés par l'atelier Degusseau d'Orléans et mis en place en 1953. Les dix vitraux représentent sous les traits de personnages contemporains dont Hébertot : St Vigor évêque de Bayeux,St Clair, St Alnobert, les Bienheureux Lanfranc et Jean Soreth, Ste Honorine, Jean Eudes, le Bienheureux Thomas Jean Monsaint, Ste Thérèse de Lisieux et le dixième, cathédrale et église de Lisieux, Basilique Ste Thérèse, Douvres la Délivrande, la chapelle du sacré cœur d'Amayé (détruite début des années 60).
Dans le chœur, le maître autel a remplacé fin 19ème un autre du 17ème.
Amayé a connu, comme beaucoup d'autres paroisses de la région, un rite d'isolement volontaire bien particulier. Au pied du mur du chœur entre deux contreforts, il existait une petite cellule pour une recluse. Après avoir été murée à l'intérieur, elle ne communiquait plus que par trois petites ouvertures, deux à l'extérieur pour recevoir ses repas et l'éclairage, la troisième ouvrait sur le chœur lui permettant d'assister aux offices et recevoir la communion.
Le porche d'entrée est surmonté du clocher où sonnent les trois cloches. Elles ont remplacé de plus anciennes fin 19ème. L'abbé Hatat était curé de la paroisse. Il a très largement contribué à la rénovation de l'église, ses initiales figurent sur le pavage de l'église. On lui doit aussi le monument de la Vierge route d'Evrecy.
S'il vous reste quelques instants, en sortant faites le tour du cimetière. Sur votre droite le monument aux morts rappelant le sacrifice de nos jeunes depuis la guerre de 1914-1918, puis descendant la rue, face à vous l'entrée d'un manoir du 17ème dont vous distinguez la façade derrière les arbres. Prenez la petite rue toujours sur votre droite et vous arrivez sur la place. L'ancien petit manoir presbytéral est inclus dans la mairie actuelle.
A l'arrière des nouveaux bâtiments de la mairie, le sol est en surélévation, il s'agit de l'ancienne motte féodale. L'endroit se nomme le « câtelier » ou « châstelier ». De nombreuses maisons ont été construites sur ce terrain.
Si vous avez aimé visiter l'église, il vous reste encore bon nombre d'endroits insolites et chargés d'histoire, qui sont à découvrir dans notre charmant village.
(Sources historiques : « Amayé au fil de l'eau»)
René CAILLOT